Le repas se déroule sans
accrocs : salle montée à temps, préparation des assiettes vite et bien,
service parfait. Les clients sont de bonne humeur durant tout le repas, c’est le
plus important.
Au moment de remonter dans mon bureau, les jambes lourdes, je
me répète une nouvelle fois qu’il faudrait que je me remette à la course à pieds. La cuisine est
un sport ! Pourquoi pas d’ailleurs une épreuve de cuisine aux Jeux Olympiques ?
Il est 14h00 et je commence ma
deuxième journée. J’adopte ma technique de survie dans le monde de l’hôtellerie :
profitant de quelques minutes d’accalmie, je mets mes pieds sur mon bureau pour
reposer mes jambes. L’accumulation de liquide lymphatique disparait
progressivement dans une agréable sensation de flottement. Dix minutes plus
tard, la douleur sourde est partie et mes jambes reprennent, légères, leur place
sous mon bureau. Je demande alors comment font les chefs qui restent debout dix
à douze heures par jour, quand dans mon esprit divagant une question d’une
importance capitale éclate : A quel âge les chefs portent des bas de contention ?
D’un geste pavlovien, ma
main s'allonge sur la souris qui attend tranquillement à droite de mon
ordinateur et lui commande d’ouvrir mon courrier électronique. J’ai 86 nouveaux
e-mails à trier. Heureusement que j’ai un anti-spam efficace. Comptes rendus de
la réception, newsletters de la chaîne, demandes d’emploi, promotions de mes fournisseurs
habituels … maintenant il ne me reste plus que cinq demandes de réservation de
groupes ou de séminaires et une demande de statistiques mensuelles de la part d’un
de nos partenaires.
La deuxième étape pavlovienne est
de me connecter au logiciel de gestion et de regarder le prix moyen réalisé et
le taux d’occupation de la veille. Nous sommes dans les clous, et le séminaire
de la journée va nettement améliorer notre chiffre d’affaire.
Mon estomac se rappelant bruyamment
à moi, je me rends compte qu’il s’est déjà passé une demi-heure. Il est temps
de nourrir la machine, car comme le dit le vieil adage « qui veut
aller loin ménage sa monture », et dans l’hôtellerie on sait quand
la journée commence mais on peut jamais savoir précisément quand elle va se terminer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Et vous: Qu'en pensez-vous ?